MARCEL LANDOWSKI

Compositeur français, né le 18 février 1915 à Pont-l’Abbé – mort le 23 décembre 1999 à Paris.

En 1966, André Malraux lui confie la direction d’un service de la Musique afin de lancer une politique ambitieuse de démocratisation de la musique. Premier directeur de la Musique, de l’Art lyrique et de la Danse, Marcel Landowski est à l’origine d’une réforme profonde des structures musicales d’enseignement et de diffusion. Inspecteur général de la Musique au Ministère de l’Education nationale [1975-1977], Directeur général des Affaires culturelles de la Ville de Paris [1977-1979], Président du Théâtre musical de Paris-Châtelet [1979-1991], il a été Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts, où il est entré en 1975, puis Chancelier de l’Institut de France.

Marcel Landowski avec Patrick Crispini, lors de l’enregistrement en décembre 1988 d’une série de d’émissions réalisées par Patrick Crispini dont une version pour la Radio Suisse Romande, intitulée : Marcel Landowski, des Papillons à l’Aurore

Marcel Landowski et son épouse la pianiste Jacqueline Potier-Landowski à Cotignac avec Patrick Crispini

Fils du sculpteur Paul Landowski, l’auteur du Christ rédempteur de Rio de Janeiro, sans doute son œuvre la plus célèbre, Marcel Landowski montre des dons précoces pour la musique et prend des leçons de piano avec Marguerite Long. Il est ensuite l’élève, au Conservatoire de Paris, de Noël Gallon en écriture, et d’Henri Büsser en composition. Ses premières œuvres sont exécutées un peu avant la guerre, notamment Les Sorcières et Les Sept Loups, par Pierre Monteux en 1937, alors qu’il est encore élève au conservatoire. Vers la même époque, il se lie avec le Groupe des six, en particulier Milhaud et Honegger.

Ses œuvres les plus importantes seront créées après guerre, notamment Le Rire de Nils Halerius, légende lyrique et chorégraphique (1944-1948), qui marque ses débuts à la scène, puis Jean de la Peur (1949). Sa notoriété s’étend rapidement, ce qui lui vaudra, en 1950, le Grand Prix de composition de la Ville de Paris. La décennie 50/60 est une période féconde, qui verra naître, entre autres, le Concerto pour ondes Martenot et l’opéra Le Fou (1956).

A partir de 1960, il entame une carrière administrative très importante, qui lui vaudra successivement d’être directeur de la musique à la Comédie Française (1962-65), directeur de la musique au ministère des Affaires culturelles (1966-75), inspecteur général de la musique au ministère de l’Éducation nationale (1975), enfin directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris (1977-1979).

Il est également élu à l’Institut (Académie des beaux-arts) en 1975, en remplacement de son maître Henri Büsser. Ces fonctions officielles particulièrement lourdes ne l’empêchent cependant pas de continuer à composer, notamment L’Opéra de poussière (1962), la Messe de l’Aurore (1977), deux symphonies (1963-1964), Un enfant appelle (1979), écrit à l’intention du violoncelliste Mstislav Rostropovitch et de son épouse, la soprano Galina Vichnevskaïa, et l’opéra Montségur (1985). En tant que compositeur, Landowski s’est affirmé comme un indépendant, à la fois ouvert au langage du XXe siècle et réfractaire aux avant-gardes qu’il récuse.

Comme administrateur, il a joué un rôle fondamental dans la réorganisation de la vie musicale française : il est à l’origine de la fondation des orchestres régionaux, du renouveau de l’art lyrique et de la restructuration de l’enseignement musical dans les conservatoires. (© Ircam-Centre Pompidou, 2007)

écouter : LETTRONOME, entretien en forme d’abécédaire avec Marcel Landowski (© Réalisation : Patrick Crispini – DUINO PROD 1992 tous droits réservés)