MARIA CALLAS, DIVA INCANDESCENTE

Cycle de Cours donnés en Visioconférence
dans le cadre de l’Université Ouverte de Franche-Comté
Besançon du 4 au 22 décembre 2023 par
Patrick Crispini

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La Callas, figure iconique de l’art lyrique, plus de 40 ans après sa disparition tragique…

Il suffit de voir ses enregistrements sans cesse réédités, remastérisés, vendus à tour de bras, caracolant en tête des ventes de disques classiques, sa vie objet de biopics, de pièces de théâtres, de livres qui ne cessent de révéler de nouveaux secrets sur son existence…
Qu’est-ce qui fascine tant dans le destin qui conduisit Sophia Cecelia Kaloyeropoulos, petite fille boulote d’origine grecque née aux États-Unis le 2 décembre 1923, malmenée par une enfance malheureuse dans un foyer décomposé – « J’étais un vilain petit canard, grosse, maladroite et mal-aimée. Il est cruel pour un enfant de ressentir qu’il est laid et non désiré », comme elle l’avouera plus tard à devenir cette Diva assoluta célébrée, à l’instar d’une héroïne de soap-opera relayé par tous les média du monde ? Il est vrai qu’on y trouve tous les ingrédients du vrai mélo : jeunesse difficile, volonté farouche de s’élever, ascension rapide au firmament de l’art lyrique, puis le régime impitoyable qui la transforme en gravure de magazine, la dégringolade spectaculaire, les scandales et l’infernale liaison avec l’armateur Onassis, l’abandon des scènes d’opéra à 41 ans seulement, la voix qui la trahit et, finalement, sa réclusion dans son appartement à Paris, où elle meurt en septembre 1977. La plus grande prima donna du monde ? Certainement pas. D’autres cantatrices, et parmi celles-ci sa rivale Renata Tebaldi, possédèrent des voix plus homogènes, des timbres plus harmonieux, des grains plus veloutés.
Mais alors, d’où vient la fascination qu’exerce encore auprès des lyricomanes du monde entier l’art de celle qui se consuma sur scène comme dans sa vie ? L’explication est dans l’acte même de livrer son âme par le prisme du chant.
Avant elle, l’expression vocale du belcanto, du beau chant, prévalait sur tout. Avec elle le jeu, l’émotion vibrante, jusqu’à la déchirure, jusqu’à la cassure, à travers les figures de Médée, Norma, Tosca, ou Traviata, rendent l’instant scénique unique, irremplaçable, touchant au cœur jusqu’aux mélomanes les plus endurcis. Quand elle chante le Vissi d’arte (j’ai vécu pour l’art) de la Tosca, personne ne peut plus douter qu’elle nous confesse le feu intime de son âme, qu’elle nous livre sa vie. Ce n’est pas pour rien qu’un Visconti, qui la mettra plusieurs fois en scène, notamment dans une Traviata insurpassable, qu’un Pasolini qui la filmera en Médée hypnotique, verront en elle l’incarnation du sublime.
À l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance, revisitant l’épopée de ce destin hors norme, Patrick Crispini nous convie à écouter les abîmes fascinants d’une voix désormais immortelle.