DIAGHILEV, RAMUZ, STRAVINSKY :

CHEMIN FAISANT

 Spectacle présenté en collaboration avec transArtis Productions.
Dossier détaillé, castings d’artistes proposés et budget disponibles sur demande.
voir aussi : Stravinsky-Ramuz, chemin faisant  –  Le Sacre des Ballets russes  –  Diaghilev mécène des étoiles

Conception, livret, musique originale, mise en scène :
Patrick CRISPINI

ACTEURS, DANSEURS ET MIMES
Solistes de EUROPEAN CONCERTS ORCHESTRA
Direction musicale : PATRICK CRISPINI

Durée : environ 1 h 50.

Il existe trois versions de ce programme :
– 2 récitants, ensemble instrumental (de 2 à 12 musiciens) ;
– 2 récitants, orchestre symphonique (32 à 50 musiciens) ;
– 1 récitant accompagné par un fond musical sur bande sonore.

Durée : environ 1 h 50.

La rencontre, qui aurait pu demeurer sans lendemain, est organisée dans le vignoble du Lavaux en 1917 par le chef d’orchestre Ernest Ansermet. L’écrivain romand Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947), alors auréolé d’un début de reconnaissance dans les Lettres, se morfond dans l’isolement où se trouve son pays en pleine Guerre mondiale. Dans ce paysage en apparence épargné par les rudesses du temps, la survenue d’Igor Stravinsky (1882-1971) lui apparaît comme une onction divine : « ils me sont arrivés du levant, ils sont venus d’où le soleil se lève ». La sympathie est immédiate. Ramuz, qui ne pratique guère les courbettes et les salamalecs, replié dans son terroir romand, après quelques tentatives d’incrustation à Paris, pour mieux « ressentir l’universel », reçoit l’ardent russe comme une aubaine. Pour ces deux « cuirs », râpés à des mondes très éloignés, pour ces épidermes hypersensibles, il y a rencontre, communion : une sorte de fraternité qui va vite se transformer en collaboration, à travers des œuvres comme Renard, les Noces, l’Histoire du soldat

Entre les vignes du Seigneur et les échalas de « La Côte », les deux artistes – l’un russe, jaillissant, fécond, l’autre vaudois, raide, écorché mais tellement aigu – cheminent, entre trois décis de « Dézaley », dans un terroir qui ressemble encore au jardin des Hespérides. La langue slave et colorée de l’un, nimbée de vodka et du petit blanc des estaminets abordés lors de promenades complices, et la « parlure » farouche et recomposée de l’autre, vont composer une pyrogravure poétique et sonore en creux et ombres, dont l’apparente rusticité sera vite patinée par le temps. Ramuz le prudent, Ramuz animal flaireur, s’imprègne vite du climat ambiant, et du tohu-bohu généré par l’usage immodéré des instruments à percussion, martelés par Stravinsky, qui résonnent, par les fenêtres ouvertes, dans les rues de Morges la proprette…

Au même moment, Serge de Diaghilev, le maître des Ballets russes, en exil forcé en Suisse, tente de reconstituer sa troupe en lambeaux.

À Lausanne, dans la Villa Bellerive gracieusement mis à sa disposition, il réunit son cercle d’artistes « maudits » : Stravinsky, Bakst, Mikhaïl Larionov, Natalia Gontcharova, puis le chorégraphe Léonide Massine revenu en grâce. Les fenêtres ouvertes sur le lac, ils déjeunent longtemps, boivent beaucoup… Chemin faisant, trois grandes figures de l’art du XXe siècle vont se coudoyer sous le soleil du canton de Vaud. C’est cette histoire étonnante que fait revivre le spectacle…