DE PÉTRARQUE À RENÉ CHAR

à la Source de l’Inspiration

Spectacle présenté en collaboration avec transArtis Productions.
Dossier détaillé, castings d’artistes proposés et budget disponibles sur demande.
voir aussi : Petrarca Opéra  –  Du Chaos à l’Harmonie : la Clôture féconde
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Un voyage poétique et musical
sur le cours de la Sorgue
à partir des œuvres de

conception, livret, musique originale, mise en scène :
Patrick CRISPINI

ACTEURS, DANSEURS ET MIMES
Solistes de EUROPEAN CONCERTS ORCHESTRA
Direction musicale : PATRICK CRISPINI

Il existe trois versions de ce programme :
– 2 récitants, ensemble instrumental (de 2 à 12 musiciens) ;
– 2 récitants; orchestre symphonique (32 à 50 musiciens) ;
– 1 récitant accompagné par un fond musical sur bande sonore.

Durée : environ 1 h 50.

« Quiconques voit de la Sorgue profonde, l’étrange lieu, et plus étrange source, la dit soudain grand merveille du monde, tant pour ses eaux que pour sa raide course. Je tiens le lieu fort admirable, pour ce qu’on voit tant d’eaux d’un seul pertuis sortir, et en longs bras divers se départir ; mais encor plus, du gouffre qui bruit là, qu’oncques ne peut éteindre et amortir le feu d’amours qui Pétrarque brûla. ».

Voilà ce qu’écrivait le grand poète lyonnais Maurice Scève (1501-1564), à propos du Val clausa si cher à Pétrarque.

Fontaine-de-Vaucluse, l’Isle-sur-la-Sorgue, le Mont Ventoux : à six siècles d’intervalle, ces lieux de Provence dans le Vaucluse accueillirent la retraite des deux grands poètes Francesco Petrarca (1304-1374), dit Pétrarque, l’auteur du Secretum et du Canzoniere, et René Char (1907-1988), dont les Feuillets d’Hypnos et Fureur et Mystère ont été jalonnés par le voisinage toujours miroitant du cours de la Sorgue et sa source résurgente. Cette étude propose de renouer avec le fil de l’inspiration poétique, fécondée par le creuset particulier de sites habités par l’acte d’écriture.

voir : un extrait du film UN CHANT LIBRE

Pétrarque : Portrait-de-Andrea del Castagno Maison présumée de Pétrarque à Fontaine-de-Vaucluse

Francesco Petrarca

Considéré comme l’un des premiers humanistes de la Renaissance, Francesco Petrarca est né à Arezzo le 20 juillet 1304 et mort à Arquà, dans les collines euganéennes, près de Padoue, le 19 juillet 1374. Son plus célèbre recueil de poèmes, le Canzoniere, lui est inspiré par Laure de Noves, entrevue à Avignon, et devenue sa muse idéalisée.
Il développe sa conscience humaniste et sa culture lors de nombreux voyages et ambassades auprès des princes de son temps, mais préserve jalousement ses retraites, notamment dans le val clos de Fontaine-de-Vaucluse.
Il compose également des textes religieux et historiques en latin (De vita solitaria de 1346 à 1356 et Rerum memorandum en 1344).
Le Secretum, qui soumet la personnalité du narrateur au jugement de saint Augustin, représente une des premières traces de psychanalyse littéraire. L’œuvre de ce Prince des poètes et ami de Boccace, tournée vers les racines antiques mais annonciatrice de la Renaissance humaniste, trouve aujourd’hui, plus que jamais, un écho surprenant.

René Char

René Char (1907-1988) naît à L’Isle sur la Sorgue en 1907 et puise dans l’enfance une force qui anime son amour de la nature. Fidèle à la source résurgente du Vaucluse, comme Pétrarque, il la quitte un moment pour Paris où il adhère à 22 ans au mouvement surréaliste, mais reprend bien vite son indépendance en 1934.
Son œuvre sera désormais celle d’un solitaire et d’un homme d’action en prise avec son temps. Démobilisé en 1940, c’est sous le nom de guerre d’Alexandre qu’il entre dans la Résistance. Meneur d’hommes, austère et juste, il puise dans cette expérience douloureuse la matière transfigurée de ses Feuillet d d’Hypnos (1946).
Après la Libération, Seuls demeurent (1945) est suivi du Poème pulvérisé (1947), de Fureur et mystère (1948) et des Matinaux (1950). Laboureur de signes, il secoue une récolte patiente pour faire jaillir un poudroiement d’étoiles.
Ami des peintres et des braconniers, il célèbre le bel artisanat, faisant résonner ses vers dans son rude gosier.
Non loin de la Sorgue et du Partage des eaux, dans ses terres viscérales qu’il arpentera inlassablement jusqu’à ses dernier instant, sa voix, désormais, résonne avec l’universel. Voilà une occasion de revenir à la source de cette poésie épurée, sculptée au burin du rêve, forgée dans le secret et l’humilité du bel artisanat, qui éloigne du médiocre, éveillant en nous la sentinelle résistante.

voir : René Char disant 3 poèmes : La Liberté (in Après, Après, Recherche de la base et du sommet), Suzerain (in Fureur et mystère)
et Lutteurs (in Retour Amont Nu Perdu) (© Michel Soutter, TSR 1966 – Un Siècle d’écrivain-Jacques Malaterre)